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Tout est hors normes à l’Eko Hotels & Suites de Lagos, un ensemble de tours blanches, dressées face à l’Atlantique, au sud de Victoria Island. A commencer par les chiffres : 850 chambres, neuf restaurants et bars dont les menus font voyager du Nigeria à la France en passant par la Chine, un centre de convention pouvant accueillir jusqu’à 7 000 personnes… Sans même parler des autres commerces, tel l’improbable bureau de change tenu par les vendeurs du pittoresque marché d’artisanat.
Le lieu a plusieurs visages. Il oscille entre son architecture moderniste de la fin des années 1970 – formes géométriques et tonalités orangées – et le legs des nombreuses rénovations, comme ces tapageuses lumières colorées qui ornent le faux plafond du hall d’entrée. Le jour, ce dernier voit passer hommes et femmes d’affaires venus de toute l’Afrique, en costume et tailleurs ou tenues traditionnelles, avant qu’ils ne s’engouffrent dans des 4 x 4 climatisés. Le soir, surtout le week-end, dans la touffeur de Lagos, les minijupes le disputent aux talons hauts, tandis que de la musique s’élève parfois jusqu’au onzième étage du bâtiment principal, ce qui ne semble choquer personne dans la très festive mégapole.
La capitale économique du Nigeria, ville la plus peuplée du pays le plus peuplé d’Afrique, est réputée fière, irrévérencieuse, flamboyante. « Lagos est l’une des villes les plus vibrantes de toute l’Afrique de l’Ouest. Et nous, nous sommes l’un des plus grands hôtels d’Afrique de l’Ouest », plante, dès le début de notre entretien, Iyadunni Gbadebo, la directrice commerciale et marketing, dans les bureaux affairés de son département.
Joviale et disponible au débotté, elle ne manque pas une occasion d’accentuer le trait. Les mariages, événements majeurs de la vie mondaine lagosienne ? « Seulement les plus gros. » Les concerts ? « Chaque concert avec un artiste de premier plan qui a eu lieu à Lagos ces dix dernières années, c’était à Eko », dit-elle, citant les grands noms nigérians de l’afrobeats comme Burna Boy, mais aussi Wyclef Jean et Beyoncé. En 2006, la superstar américaine y avait électrisé la foule en déclarant que ses « ancêtres venaient d’ici », entonnant ensuite solennellement l’hymne du Nigeria.
S’il est un moment où Eko fait étalage de tout son faste, c’est bien pendant les fêtes de fin d’année. « Noël, c’est complètement dingue ici : pendant dix jours, on a 5 000 clients, on fait à manger non-stop ! », lâche Youssef, le cuisinier libanais de l’un des restaurants. Sur le parking, on monte un cirque, on fait défiler un carnaval et cette année, la direction innovera avec… une patinoire. « Mais sans glace », rassure Iyadunni Gbadebo, expliquant que l’établissement a fait appel à une technologie américaine révolutionnaire.
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